Un ouvrage hydraulique est un ouvrage installé sur un cours d'eau afin de gérer l'écoulement. Il peut avoir des buts divers: stockage, irrigation, protection contre l'inondation... La plupart des ouvrages hydrauliques présents sur le périmètre de l'ASARM sont destinés à utiliser l'énergie mécanique de l'eau.
Un ouvrage hydraulique de production d'énergie est principalement un moteur rotatif, roue ou turbine, mû par l'eau, généralement installé sur une dérivation du cours naturel de la rivière alimentée par une partie du flux : l'eau utilisée est détournée au moyen d'un barrage en travers du lit mineur et intégralement restituée dans un canal de fuite. Les dispositifs accessoires tels que bras de décharge, vannages, déversoirs font partie de l'ouvrage.
En droit, le terme "moulin" ou "moulin à eau" désigne l'ensemble formé par l'ouvrage hydraulique et le bâtiment où l'énergie produite est utilisée
quelle que soit l'importance de l'installation, ce terme peut s'appliquer à un petit moulin à farine comme à une grande centrale hydroélectrique.
Le propriétaire d'un ouvrage hydraulique doit disposer du "droit d'eau" et est astreint à diverses obligations.
Les obligations particulières des propriétaires d'ouvrages hydrauliques ne les exonèrent pas de leurs obligations d'entretien en qualité de riverains.
L'eau courante étant un bien commun que nul ne peut s'approprier, le droit de l'utiliser, le "droit d'eau" a de tout temps été accordé par l'autorité publique qui en fixe les conditions afin de concilier les différents usages (moulins et usines d'amont et d'aval, irrigation, pêche, batellerie...) de préserver la faune et de la flore et de prévenir les inondations. C'est un droit d'usage, non de propriété.
Le droit d'eau est attaché à l'ouvrage hydraulique et se transmet avec lui.
Lorsqu'il a été accordé avant 1790, la jouissance de ce droit est pérenne quelle qu'en soit l'ancienneté à condition pour le détenteur d'en fournir la preuve. Ce droit est dit "fondé en titre". Les actes royaux ou seigneuriaux, les actes notariés ou de vente des Biens nationaux, les terriers et décisions judiciaires de l'Ancien Régime de même que la mention du moulin sur la carte de Cassini sont reçus comme preuve du droit d'eau fondé en titre.
"Ni la circonstance que ces ouvrages n'aient pas été utilisés en tant que tels au cours d'une longue période de temps, ni le délabrement du bâtiment auquel le droit d'eau fondé en titre est attaché, ne sont de nature, à eux seuls, à remettre en cause la pérennité de ce droit". Conseil d'État, n° 246929, 5 juillet 2004
Ce droit d'eau peut cependant être supprimé "lorsque les éléments essentiels de l’ouvrage permettant l’utilisation de la force motrice du cours d’eau ont disparu ou qu’il n’en reste que de simples vestiges, de sorte qu’elle ne peut plus être utilisée sans leur reconstruction complète". Conseil d'État, n° 420765, 24 avril 2019
Un droit d'eau accordé après 1790 peut être à durée limitée et peut être révoqué : ce droit est dit "fondé sur titre". Un moulin fondé en titre devient fondé sur titre si sa consistance légale a subi une modification entraînant une augmentation de la puissance motrice, la preuve de cette modification incombe à l'administration. Le droit fondé sur titre résulte d'un arrêté préfectoral (entre 1790 et 1852, d'une ordonnance royale ou d'un décret présidentiel).
Depuis 1852 siècle le droit d'eau est assorti d'un "règlement d'eau" délivré par arrêté préfectoral, le moulin est alors dit "réglementé".
Ce règlement définit précisément la consistance de l'installation :
Si les canaux d'amenée, de fuite ou de décharge traversent ou bordent d'autres propriétés, le propriétaire de l'ouvrage dispose d'un droit de passage (droit de franc-bord) sur une largeur permettant le passage des engins d'entretien.
Le non respect de ces prescriptions est passible de sanctions administratives ou judiciaires.
L'exploitant est civilement responsable envers les tiers des dommages subis par eux à la suite de ces manquements.
Le préfet peut réduire le débit réservé en cas d'étiage sévère ou, en cas de crue, ordonner l'ouverture complète des vannes.
L'ouverture des vannes doit toujours être progressive
une ouverture brutale provoque une vague qui peut être cause d'inondation ou de dégradation d'installations en aval.
Les travaux sur les ouvrages hydrauliques sont soumis à autorisation.
Cette autorisation est maintenant subordonnée à la mise en conformité de l'ouvrage au regard de la continuité écologique.
La dégradation de la qualité des eaux et l'effondrement de la biodiversité aquatique ont conduit les autorités européennes à promulguer la Directive-Cadre sur l'Eau, retranscrite en droit français à partir de 2004. Ces dispositions visent à rétablir un bon état écologique des masses d'eau qui ont subi au cours des siècles d'importantes altérations anthropiques. Elles concernent les ouvrages hydrauliques dans la mesure où leurs seuils et vannages sont autant d'obstacles à la circulation de la faune et au transfert des sédiments. Par ailleurs, la canalisation de bras dérivés affecte la morphologie du cours d'eau.
La suppression des ouvrages hydrauliques est le moyen le plus efficace de restauration de la continuité écologique mais ce ne peut être la seule solution compte tenu d'autres considérations comme la production d'énergie, les usages économiques ou de loisir, la protection contre les inondations, la valeur paysagère ou patrimoniale.
"Tout ouvrage doit [...] être géré, entretenu et équipé [...] sans que puisse être remis en cause son usage actuel ou potentiel, en particulier aux fins de production d'énergie. S'agissant plus particulièrement des moulins à eau, l'entretien, la gestion et l'équipement des ouvrages de retenue sont les seules modalités prévues pour l'accomplissement des obligations relatives au franchissement par les poissons migrateurs et au transport suffisant des sédiments, à l'exclusion de toute autre, notamment de celles portant sur la destruction de ces ouvrages"
(Code de l'Environnement, article L214-17)
Selon la situation locale, cet objectif peut être atteint ou approché d'autres façons :
L'ASARM peut apporter son soutien technique et administratif à ces projets éligibles à des financements importants par l'Agence de l'Eau.
Association Syndicale Autorisée de la Risle Médiane (ASARM)
18 rue Chantereine
27170 Beaumont-le-Roger
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